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- Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour - 4 : Dix-huitième et dix-neuvième siècles
Annecy-le-Vieux

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Fermer 4 : Un moyen-âge obscur et difficile

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Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour - 4 : Dix-huitième et dix-neuvième siècles
En 1729, Joseph-Bernard de Menthon est âgé de douze ans. Il a pour tuteur Claude Mauris, notaire à Annecy, qui met aux enchères la ferme du château et le grangeage de Lachat. On a vu le mécanisme complexe de cette opération en cascade, qui met en jeu deux bourgeois d’Annecy et des fermiers sous-traitants venus de Villaz.
En 1730, lors de l’établissement du cadastre, les Menthon possèdent à Annecy-le-Vieux 358 journaux, soit environ 120 hectares. Le revenu de ces terres est estimé à 1850 livres. Ils possèdent, en outre, 300 hectares dans six autres paroisses.
Le comte et l’un de ses frères sont propriétaires du château, du « Mas du Château » et d’une partie du « Mas de la Cour ». L’ensemble des frères possède la « vieille église », qualifiée chapelle (hormis le clocher qui appartient à la paroisse) et le chemin pour s’y rendre depuis le château, à travers le « Mas d’Annecy-le-Vieux ».
Les autres biens sont propriété du comte à part entière. Ils sont répartis sur douze mas. L’essentiel de ces propriétés se trouve sur trois mas :
·         le mas d’Annecy-le-Vieux (11 hectares au sud du château dont un grand champ de 7 hectares),
·         le mas du Lachat, dont le comte possède la plus grande partie (10 hectares, une maison et un four)
·         le mas des Glaisins (64 hectares, une grange).
Cet ensemble comprend 46 hectares de bois (dont 32 de « bois sapin » et 14 de « bois taillis »), 34 hectares de prés, 30 hectares de champs et 3 hectares de vignes (situées à proximité du château). S’y ajoutent un « pré-marais » de 2 hectares aux Glaisins, quelques pâturages, teppes et broussailles.
En 1787, le rachat des droits féodaux dûs aux Menthon à Annecy-le-Vieux pour affranchissement s’élève à 2650 livres[1].
Joseph-Bernard meurt en 1789. Son fils Paul, né en 1774, émigre lors de la Révolution et meurt à Martigny, en Valais, en 1793.
La veuve de Joseph-Bernard, née Philippine Angot de Bonnière, va donc se trouver seule lors de la tourmente révolutionnaire. La cinquantaine passée, elle paraît dotée d’une forte personnalité. Restée au château, elle gère ses biens et défend ses droits avec ténacité. Comme les comtes de Menthon depuis 1677, elle tient son livre de raison dans lequel elle consigne avec soin ses transactions avec ses fermiers.
En voici quelques extraits (style et orthographe respectés) :
« Semalie a la cha de le sinmichele de 1793
Ison comansé le 10 septembre
par une coupe de froman
1 coupe de fromant
1 coupe de froman
2 coupe de saigle
1 coupe de froment
1 coupe de froment »
« Le 9 octobre isannon semé 11 coupe de froman
2 coupe de seigle ison semé antou
13 coupe de froman de (diseverte) septemb de 1794
……………….
A Jan Granchan
je lui anai donné 5 carte froman
pour le (ser) delétan ce promie d’avrille
de 1795 j’ai doné a gurselle une carte dorge
pour semé an chan chunde ce maime jour
j’ai doné à deux (seserteur) de l’étan chaquen
demi car faive et chaquien uncar d’orje et
une catre de por aglode un car de pesaite à Morise
agurselle un car tartifle … »
[2]
La « citoyenne Menthon » conteste avec succès le classement de ses propriétés comme « biens nationaux ». Quand un arrêté de l’an II menace d’arrestation les nobles, le conseil de la commune lui délivre un « certificat de civisme ». Mais elle reste sous surveillance : en l’an VIII, à la suite d’un vol d’armes à Annecy, le maire d’Annecy-le-Vieux vient perquisitionner au château ; elle peut faire la preuve que le fusil que l’on y découvre lui a été prêté par un horloger d’Annecy.
Il semble qu’une complicité tacite se soit établie, pendant la période révolutionnaire, entre les édiles d’Annecy-le-Vieux et l’héritière de la famille de Menthon, qui est aussi le contribuable le plus imposé de la commune.
Cependant, ses sentiments à l’égard de la Révolution ne paraissent faire aucun doute : le château de la Cour a servi de relais à des prêtres réfractaires. En 1797, l’un d’eux s’en échappe pour se réfugier chez Jean Chaboud, à Provins, où il se cache et échappe à ses poursuivants. En remerciement, les Menthon offrent à Jean Chaboud la jouissance d’un pré de plusieurs journaux ; la famille de Guigné maintiendra ce privilège jusqu’en 1972, date de la mort d’Alexis Chaboud, dernier cultivateur mâle de la famille.
Fanchette, fille de Joseph-Bernard de Menthon et de sa femme Philippine, épouse Paul-Alexis de Livet (1775-1841), de la famille des barons de Monthoux et d’Arenthon (noblesse de 1597). Paul-Alexis et Fanchette étaient cousins germains par leurs grands-parents Angot de Bonnière.
 

 

 

 
 

 

 

Paul-Alexis de Livet avait fait toutes les campagnes de 1792 à 1800 contre la France, dans l’armée austro-sarde. Il sera néanmoins nommé, en 1803, Président du Conseil de Fabrique par le préfet. En 1820, il est nommé syndic d’Annecy-le-Vieux ; on sonne le carillon. Il reste à ce poste jusqu’en 1832 ; sa magistrature sera masquée par les querelles avec le curé Morel.
Son fils Joseph-Malchior, né en 1806, sera syndic d’Annecy-le-Vieux de 1853 à 1858, conseiller d’ambassade et député d’Annecy au Parlement de Turin. En 1851, il épouse Joséphine de Sonnaz. Leur fils aîné meurt en 1859 à sept ans. A partir de cette époque Joseph-Malchior de Livet, qui est baron de Monthoux, délaisse le château de la Cour pour le château de Monthoux, à Pringy, où il décède le 5 mars 1862.
Le fils cadet Hippolyte (1854-1892) teste en faveur de sa mère Joséphine, qui lui survit. En 1895, Joséphine cède à la commune des terrains pour la construction du nouveau cimetière et du tramway Annecy-Thônes. En 1898, elle met en vente le château de la Cour et son domaine qui sont achetés pour deux cent mille Francs par Louis Machard de Chillaz. La Cour est actuellement la propriété du comte de Guigné dont la famille lui a donné son aspect actuel.
Dans l’église Saint-Laurent, une plaque de marbre noir, placée sur le passage du transept droit et portant l’inscription « Famille de Menthon de Livet », rappelle discrètement le souvenir de cette famille dont le destin a été mêlé pendant près de cinq siècles à l’histoire d’Annecy-le-Vieux.


[1] A.D.H.S. – 43 J 960.
[2] A.D.H.S. – 43 J 960.

Date de création : 04/03/2010 @ 13:49
Dernière modification : 04/03/2010 @ 13:49
Catégorie : Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour


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