Annecy-le-Vieux
Introduction 1 : La terre et les hommes
2 : De la préhistoire à la naissance d'Annecy-le-Vieux
3 : La paroisse et ses édifices religieux
4 : Un moyen-âge obscur et difficile
5 : 17ème et 18ème siècle : une image qui se précise et se durcit
6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815)
7 : La Restauration Sarde (1815-1860)
8 : De l'Annexion à l'urbanistion
Annexe 1 : La vigne et le vin Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour
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7 : La Restauration Sarde (1815-1860) - 7.7 : Les débuts de l’instruction civique
L’alphabétisation de la population va être une des grandes affaires du 19ème siècle. Sous la Révolution, la quasi-totalité de la population était illettrée : en 1793, au sein du Conseil communal, seul le maire Henri Croset et le procureur Philippe Dumaret savent signer. En 1846, quatre gardes-vignes sur quinze sont dans le même cas.
Les motivations des parents, des élus et du clergé ne coïncideront pas toujours avec l’intérêt des enfants. En ce domaine, l’écart est souvent marqué entre les déclarations de principe, les textes de loi et les réalisations concrètes. Les péripéties de cette lutte pour le savoir commencent pendant la Révolution.
1795 : la loi révolutionnaire du 29 brumaire an III prévoit la création d’écoles primaires dans chaque commune, en affectant à la dépense les presbytères non vendus. Cette disposition n’est pas applicable à Annecy-le-Vieux où l’on utilisera une partie du bâtiment accolé au vieux clocher.
En l’an IX, la commune a un instituteur, mais très peu d’élèves. Le Conseil cherche à joindre la fonction d’instituteur à celle de secrétaire de la commune, mais l’étendue d’Annecy-le-Vieux ne permet de cumuler les deux fonctions. En observant que « les moyens manquent mais pas les sujets », il demande au département de rémunérer le maître d’école.
Une loi de mai 1802 tente de réglementer les écoles primaires : maîtres logés par la commune et scolarité payée par les familles. Nous n’avons pas trouvé trace d’application de cette disposition à Annecy-le-Vieux. En fait, l’enseignement est libre : de petits groupes d’élèves se réunissent chez un « régent » ou une « régente » qui leur dispense les rudiments de l’instruction.
Sous la Restauration Sarde, les premières écoles primaires font leur apparition sous le contrôle du clergé. En 1825, une école des garçons est créée. Les cours ont lieu au rez-de-chaussée du bâtiment de la vieille église. Au budget de 1826, figure le traitement de 100 livres pour M. Girod, « vicaire maître d’école ». La scolarité est payante ; les parents doivent payer un « minerval » ce qui écarte bon nombre d’enfants de familles pauvres.
De 1827 à 1832, aucun crédit n’est alloué à l’école dont la direction reste vacante. En 1832, Claude Forestier, de Nâves, est agréé par le Conseil. Selon le recensement qui a lieu la même année, 60% des enfants d’âge scolaire fréquentent l’école.
En 1834, Claude Forestier est remplacé par François Beaume qui reçoit 150 livres. En 1846, François Beaume cède la place à François Mouchet qui assume en même temps la fonction de « pédon » (facteur) pour un traitement global de 200 livres, porté en 1850 à 270 livres. Une autre interférence curieuse s’est produite en 1837 entre la commune et la paroisse : cette année-là, le poste d’instituteur n’a pas été pourvu, car la paroisse vient de recevoir un vicaire qui n’est pas chargé de faire la classe.
En 1853, le gouvernement sarde accorde un subside de 3400 livres aux communes qui ont montré du zèle pour l’éducation populaire. Annecy-le-Vieux se porte candidat, sans succès.
En 1854, selon une convention entre le Syndic, M. de Livet, et l’instituteur François Mouchet, ce dernier devra recevoir, gratis, chaque année, dix-sept enfants de familles pauvres désignés par le Conseil et percevra, des autres, une livre par mois pour ceux qui apprennent à lire et une livre cinquante centimes pour ceux qui apprennent à écrire et à calculer.
Entre temps, une école a été ouverte en 1845 (20 ans après celle des garçons). Elle est installée au premier étage du bâtiment municipal, dans deux salles situées au-dessus de l’école des garçons. Elle sera dirigée successivement par Josette Goutry et Elisabeth Parenthoux.
En 1855, l’abbé Arminjon, curé de la paroisse, propose de prendre en charge les frais d’établissement et d’entretien de trois sœurs de Saint-Joseph qui assureront l’éducation des filles, la visite des malades et le soulagement des pauvres. En échange, la commune allouerait 650 livres pour le traitement d’un « régent-vicaire ». Cette proposition, qui allège de 100 livres la charge de la commune, est acceptée à l’unanimité moins une voix. M. Mouchet et Melle Parenthoux sont révoqués avec les remerciements de la commune. L’abbé Joseph Vulliet est nommé maître d’école, fonction qu’il assume « à la satisfaction des pères de famille ». Les écoles seront tenues par le clergé jusqu’à l’Annexion. Date de création : 03/03/2010 @ 15:47 |