Annecy-le-Vieux
Introduction 1 : La terre et les hommes
2 : De la préhistoire à la naissance d'Annecy-le-Vieux
3 : La paroisse et ses édifices religieux
4 : Un moyen-âge obscur et difficile
5 : 17ème et 18ème siècle : une image qui se précise et se durcit
6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815)
7 : La Restauration Sarde (1815-1860)
8 : De l'Annexion à l'urbanistion
Annexe 1 : La vigne et le vin Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour
Autres annexes |
6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815) - 6.7 : La situation économique et sociale
La distinction entre ceux qui possèdent la terre et ceux qui la cultivent apparaît avec une grande netteté. Un quart des habitants d’Annecy-le-Vieux sont propriétaires ; les trois autres quarts sont locataires ou « grangiers » (fermiers). Les terres appartiennent à des Annéciens ou autres « forains ». La période révolutionnaire n’a pas modifié le statut social des habitants d’Annecy-le-Vieux qui ont seulement changé de maîtres.
On compte quatre ou cinq familles aisées, seize à vingt vivant normalement de la culture de leurs biens. Les contribuables les plus imposés sont, en 1806 : la « citoyenne » de Bonnière, veuve Menthon (pour 336 F), les sieurs Biord (196 F) et les frères Duparc (151 F). Parmi les quinze plus gros contribuables, on trouve trois Croset et un Croset-Mouchet.
A l’autre extrémité de l’échelle sociale, on dénombrait, en 1793, 87 chefs de famille non-propriétaires et non inscrits sur le registre des impositions. En 1806, le Conseil recense 52 « pauvres non-mendiants » (auxquels leur travail ne permet pas de faire vivre leur famille) et 67 « mendiants hors d’état de travailler » (y compris vieillards et infirmes chefs de famille et les enfants des pauvres non-mendiants).
Cette situation est globalement conforme par une disposition fiscale apparue sous l’Empire, à savoir, l’imposition de la population en dix classes selon leur consommation annuelle présumée de vin. Sur 184 contribuables, 87 (soit un peu moins de la moitié) sont présumés consommer moins d’un hectolitre de vin, 22 un hectolitre et 5 plus de 10 hectolitres.
Le Conseil municipal ne réclame rien pour les plus démunis (infirmes, malades et orphelins de la commune) au profit desquels existent de « généreuses fondations ». Mais il s’inquiète du passage de mendiants venant d’autres communes. Il demande la création d’ateliers cantonaux de charité pour les mendiants valides. Ceux qui refuseraient seraient enfermés dans un Dépôt Général de Mendicité ou refoulés dans leurs communes d’origine.
Les premières années du 19ème siècle ont été mauvaises. En 1800, la sécheresse et la grêle ont endommagé les blés noirs. En 1801, des gelées (du 16 au 19 mai) ont fait disparaître « l’unique moyen de subsistance de nombre d’habitants ». La même année, une crue du lac a inondé cent hectares à Albigny, endommageant maisons, récoltes et prés. En 1802, de nouvelles gelées font « péricliter la récolte pendante par la racine » (vigne et noix), ainsi que les seigles. Une maturation trop précoce de la paille, avant la formation du grain, appelée « ventaison », a compromis la récolte de céréales. Le déficit est estimé à 900 myriagrammes (9 tonnes). Seules les pommes de terre ont permis à la population de survivre. En 1804, 830 coupes de froment, d’avoine et de seigle (soit environ 700 hectolitres) ont été « avariées par les pluies et pourries » ; la perte est estimée à 4 572 F.
Dans l’été 1804, un grave incendie, attisé par la bise, détruit onze maisons et plusieurs granges à Provins. Seize familles sont sinistrées ; même les haillons ont brûlé ! leurs pertes sont estimées à 21 730 F, compensées par 5 950 F d’indemnités.
Le souci d’apitoyer les autorités et d’alléger les réquisitions n’est peut être pas étranger aux relations de ces sinistres dans les registres municipaux et les rapports à l’administration.
Les dépenses de la commune en l’an IX (1801-1802) sont inférieures à 1 000 F. Elles se ventilaient ainsi :
Date de création : 03/03/2010 @ 15:30 |