Annecy-le-Vieux
Introduction 1 : La terre et les hommes
2 : De la préhistoire à la naissance d'Annecy-le-Vieux
3 : La paroisse et ses édifices religieux
4 : Un moyen-âge obscur et difficile
5 : 17ème et 18ème siècle : une image qui se précise et se durcit
6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815)
7 : La Restauration Sarde (1815-1860)
8 : De l'Annexion à l'urbanistion
Annexe 1 : La vigne et le vin Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour
Autres annexes |
5 : 17ème et 18ème siècle : une image qui se précise et se durcit - 5.4 : Une supplique au roi en 1740
La rapidité avec laquelle furent réalisées les opérations du cadastre explique peut-être les difficultés et erreurs auxquelles elles donnèrent lieu. Ce fut le cas à Annecy-le-Vieux (ainsi qu’à Pringy, Saint-Jorioz, etc.).
Une trentaine de propriétaires de la paroisse, parmi lesquels des religieuses de la Deuxième Visitation, ont vu leur taille progresser d’un tiers à une moitié, alors qu’Annecy-le-Vieux a vu l’ensemble de sa taille diminuer.
L’affaire concerne essentiellement des terrains proches du Mont-Rampon, ainsi décrits : au pied d’une montagne à pente rapide, exposée à toutes les injures de l’air, des orages, des tempêtes, des ravines qui ravagent fréquemment la récolte, des éboulements causés par le voisinage de la rivière le Cier, des dommages causés par les bêtes fauves, ours[1], cerfs et biches. Les terres en cause, qui doivent être laissées plusieurs années au repos, ne peuvent être labouréesqu’à force de bras et de bêches, en égard aux rocs et aux molasses sur lesquelles elles sont assises.
Ces terres ont été taxées plus fortement que les autres terrains de la paroisse. Il semble bien que les estimateurs, étrangers au pays, aient commis une erreur en intervertissant « l’ordre de la bonté » des terres.
Enumérant la liste des charges auxquelles ils sont soumis et qui ne laisserait à certains que le sixième du produit de leur bien, les pétitionnaires « se jettent aux pieds de (Sa) Majesté et de la famille royale ».
Ce « cottet de griefs » porte ses fruits : la révision est décidée ; le 5 octobre 1740, le Conseil de la paroisse et son syndic Henri Croset désignent un expert. La plupart des réclamations sont retenues. A l’issue de l’opération, Annecy-le-Vieux verra sa taille ramenée de 4850 à 4060 livres.
[1] Des ours hantaient effectivement la région. Venant de la forêt de Doussard, ils approchaient parfois assez près d’Annecy. L’un deux fut tué dans la forêt de Sacconges (Seynod) en 1856 ; le dernier fut abattu en 1893. Nous n’avons trouvé aucune autre allusion à l’incursion d’ours à Annecy-le-Vieux.
Date de création : 03/03/2010 @ 15:02 |