Annecy-le-Vieux
Introduction 1 : La terre et les hommes
2 : De la préhistoire à la naissance d'Annecy-le-Vieux
3 : La paroisse et ses édifices religieux
4 : Un moyen-âge obscur et difficile
5 : 17ème et 18ème siècle : une image qui se précise et se durcit
6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815)
7 : La Restauration Sarde (1815-1860)
8 : De l'Annexion à l'urbanistion
Annexe 1 : La vigne et le vin Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour
Autres annexes |
Introduction - Avant-propos
Lorsque René Collenot était venu, en mai 1988, me présenter l'étude si approfondie qu'il a consacrée à Annecy-le-Vieux, j'étais loin de me douter que la mort allait le saisir brutalement deux semaines plus tard. Ce brillant officier, ce soldat courageux, mutilé de la guerre en 1940, qui avait beaucoup souffert dans son corps, devait succomber au choc opératoire qui suivit la grave opération du cœur qu'il avait dû subir. Pour les siens et pour tous ses amis, ce fut une grande perte. Descendant d'une vieille famille savoyarde, originaire de Sévrier, au hameau de Lacombe, René Collenot avait à sa retraite songé à quelques responsabilités dans son cher village. Il avait lancé une petite revue trimestrielle qui évoquait déjà l'histoire locale et l'environnement naturel qu'il voulait défendre. Les occasions recherchées ne lui furent pas favorables. Il en fut légitimement déçu. Il quitta Sévrier et vint s'installer à Annecy-le-Vieux. C'est là qu'il entreprit cette enquête systématique et minutieuse sur l'histoire de ce très vieux village, avec ses divers hameaux. Sans le savoir c'est à Annecy-le-Vieux, qui avait su l'accueillir, qu'il consacra les derniers mois de sa vie et tous les Ancileviens lui doivent une grande reconnaissance pour avoir rendu à la vie un passé enfoui dans les vieilles archives. Ce village qui porte le nom de la ville voisine a eu sa vie propre au cours des siècles ; elle méritait d’être dégagée et racontée. C’est ce qu’a fait René Collenot avec toute la méticulosité d’un excellent historien. A Sévrier, où ma famille, depuis 1889, séjournait chaque été, nos parents et grands-parents s’étaient liés d’amitié. René et Jean Collenot furent pour nous de jeunes amis que la vie et des occupations différentes menèrent sur des chemins séparés. Seul l’été nous rapprochait brièvement. Mais une retraite commune sur la rive gauche du lac nous permit de reprendre contact. Un même amour de l’histoire de notre vieux « Duché » nous unissait. C’est tout naturellement qu’un jour René Collenot vint me voir avec son manuscrit et je pense avoir eu l’honneur d’être un des premiers à le lire. Sous la conduite de ce guide, qui cache son érudition sous la clarté de l’exposé, j’ai fait – et vous ferez – plus ample connaissance avec la longue histoire de ce petit village, perché sur sa colline, bien à l’écart, jusqu’au bout de ce siècle, de la ville qui s’abritait avec ses canaux au pied du château des ducs de Nemours. La géographie du lieu nous est rappelée avec la double importance du lac au sud et du Fier à l’est et au nord. Le plus lointain passé est évoqué jusqu’au temps des Allobroges et des premières activités culturelles des Gallo-Romains. Petit à petit, l’histoire devient plus précise. La vie sociale de ces petits groupes d’agriculteurs s’organise sous l’influence et la juridiction de l’Eglise dans le haut-moyen-âge, puis sous la protection, parfois exigeante, des seigneurs dont les châteaux et les domaines structurent le territoire. On traverse ainsi les siècles et la lente montée de la puissance administrative des ducs puis des rois de Sardaigne jusqu’à la Révolution de 1789, ses troubles et les effets de la première Annexion française. Il est captivant de revivre ce passé au niveau de ce petit village et de voir comment il a réagi aux lents changements comme aux brusques secousses. En multipliant les cas particuliers ou les situations exemplaires que les vieilles chroniques ou les archives lui ont fournis, René Collenot rend extrêmement vivants ces temps lointains ou proches. Situé sur des passages obligés qui conduisaient vers Thônes, les hautes vallées de l’Arly et de l’Arve ou vers Genève et ses importantes relations, le village d’Annecy-le-Vieux a vécu au rythme de l’histoire et en a subi les contrecoups. Les chapitres consacrés à la Restauration Sarde et à l’Annexion française de 1860 le montrent fort bien. Tout ce qui touche à la vie communautaire des Ancileviens, à leurs professions, à leurs activités agricoles ou industrielles nous est donné avec mille détails pittoresques. Les personnages célèbres que le village a accueillis sont aimablement recensés. Les anciens vignobles sont même évoqués, sans oublier le tramway qui escaladait autrefois les coteaux de Vignières, les moulins de la minoterie Cléchet et la fameuse fonderie Paccard qui a dû à regret quitter le site qu’elle avait contribué à rendre mondialement célèbre. A René Collenot, à son épouse et à ceux qui, pieusement ont réussi à publier cette étude historique si captivante et si riche de précieux souvenirs, vont notre gratitude et le témoignage ému de notre amitié. Annecy-le-Vieux, 9 octobre 1988 Date de création : 25/02/2010 @ 20:01 |