Annecy-le-Vieux
Introduction 1 : La terre et les hommes
2 : De la préhistoire à la naissance d'Annecy-le-Vieux
3 : La paroisse et ses édifices religieux
4 : Un moyen-âge obscur et difficile
5 : 17ème et 18ème siècle : une image qui se précise et se durcit
6 : La Révolution et l'Empire (1792-1815)
7 : La Restauration Sarde (1815-1860)
8 : De l'Annexion à l'urbanistion
Annexe 1 : La vigne et le vin Annexe 2 : La famille de Menthon de la Balme au château de la Cour
Autres annexes |
3 : La paroisse et ses édifices religieux - 3.5 : La Chapelle de Provins
Selon une légende « immémoriale », les habitants de Provins découvrirent, un beau matin, une statue de la Vierge à l’entrée du village, au bord du chemin. Transportée à l’église Saint-Laurent, cette statue disparut et fut retrouvée à l’endroit où on l’avait découverte. Le phénomène merveilleux se reproduisit une seconde fois. Voyant là un signe du ciel, les villageois décidèrent d’élever une chapelle là où la statue de la Vierge avait été trouvée ou fait son apparition (14ème siècle). Plus près de nous, la famille Arpiaud, dont on a vu le rôle dans la construction de la chapelle de Brogny, va intervenir en la personne d’Antoinette Guirod, troisième épouse de Claude-François Arpiaud, seigneur de Bellegarde. En 1669, elle fait don d’un terrain à Provins sur lequel le chanoine Jean-Claude de la Combe, prêtre d’honneur de Notre-Dame, va construire une chapelle. Antoinette Guirod cède à cette chapelle la dîme qu’elle possède aux Iles conjointement avec la cure d’Annecy-le-Vieux. En 1769, la chapelle apparaît comme rattachée à la bibliothèque de la Collégiale d’Annecy.
Elle est placée dès l’origine sous le triple vocable de :
· Notre Dame de la Compassion
· Saint-Antoine, invoqué pour la guérison du « feu sacré » ou « mal des ardents » (provoqué par l’ergot de seigle)
· Et Saint-Guérin qui fut évêque de Sion et était invoqué pour la protection des troupeaux.
A la fin du 17ème siècle, Mgr Jean d’Arenthon et le pape Clément X accordèrent des indulgences aux pèlerins qui s’y rendaient nombreux. On y venait encore de loin (Sévrier, Nâves, …) au 19ème siècle, pour les fêtes de la Vierge, le 15 août et le 8 septembre. Mais les réjouissances profanes auxquelles le pèlerinage donnait lieu incitèrent, en 1832, les autorités diocésaines à interdire la grand-messe, ce qui refroidit l’ardeur des pèlerins.
Mais les habitants de Provins restaient attachés à leur chapelle : en 1837, un projet de transfert de l’édifice sur une hauteur voisine souleva l’émotion des villageois, animée par Claude Batailleur[1]. Ils eurent gain de cause et la chapelle ne fut déplacée de quelques mètres.
La piété populaire continue à se manifester dans la deuxième partie du 19ème siècle par l’apposition d’un ex-voto. De 1870 à 1875, la chapelle aurait recueilli des offrandes pour 450 messes. Elle fut une nouvelle fois reconstruite en 1877, en style gothique, sur les plans de l’architecte Mangé, d’Annecy-le-Vieux. Le curé Coppel offrit la porte, une rosace et cinq fenêtres en pierre de Morzine.
La chapelle abrite une Vierge de Pitié qui subit quelques tribulations sous la Révolution[2]. Restaurée en 1875 par le sculpteur Pedrini, elle est classée monument historique. [1] Claude Batailleur est le père du sergent Jean-François Batailleur qui fit ériger en 1878 la croix située au carrefour de la route de Provins et de l’avenue du Général de Gaulle.
[2] Cf chapitre 6 - 6.4 : Questions religieuses : de la persécution au Concordat
Date de création : 27/02/2010 @ 23:15 |